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Allaiter au travail: illusion ou réalité?

Dernière mise à jour : 9 oct. 2020

Une des questions que se posent la plupart des femmes qui reprennent le travail concerne la nutrition de leur enfant. Est-il réaliste de vouloir combiner allaitement et vie professionnelle? Comment les jeunes mères vivent-elles cette décision?



Les experts sont unanimes, le lait maternel présente l’avantage de protéger la santé des bébés et des femmes. L’Organisation mondiale de la santé recommande aux mères d’allaiter pendant les six premiers mois de vie et l’argument est incontestablement convaincant.

Or les statistiques démontrent une baisse significative des taux d’allaitement chez les bébés de 4 mois, ce qui coïncide avec la fin du congé maternité légal en Suisse. Pour Brenda Spencer, chercheuse à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne, le retour au travail serait l’un des premiers obstacles à la poursuite de l’allaitement.


Une organisation délicate

Faut-il ajouter l’allaitement à son agenda professionnel? Cette décision n’est pas facile car elle est intime et touche les mères à un moment où elles doivent réinvestir leur carrière. «J’avais besoin de me concentrer sur mon travail et de tourner la page de l’allaitement», explique Lucie, pour qui le choix de sevrer son bébé a été clair. Le rythme stressant de certains postes rappelle qu’il serait inconcevable d’y ajouter un allaitement. Emilie, avocate, connaît sa charge de travail et préfère passer au biberon pour des raisons d’organisation. Plusieurs facteurs influencent ce choix et particulièrement le lien que les femmes entretiennent avec leur travail. Lorsque l’on se sent attendue par son équipe et que l’on revient «enfin» de congé maternité, il peut sembler délicat d’annoncer encore des contraintes organisationnelles. Aussi lorsqu’on travaille dans un milieu masculin, on peut ressentir une certaine retenue pour ces sujets privés. S’il est facile pour certaines d’allaiter au bureau, cela peut être difficile pour d’autres.


Constater qu’il est possible d’allaiter motive; d’autant plus lorsque ce modèle vient du management. «Plusieurs femmes de mon service allaitent encore leur bébé et cela semble accepté par tout le monde», affirme Marie, qui travaille à 100% et allaite toujours Simon, 9 mois. «Lorsque j’ai annoncé mon départ en congé maternité, on m’a demandé si j’envisageais d’allaiter mon bébé. Le fait de savoir qu’il existait des salles d’allaitement m’a rassurée et déculpabilisée», continue-t-elle. Voilà un bel exemple de management, qui montre que les informations données jouent un rôle encourageant pour les femmes.

Si l’idée de poursuivre l’allaitement devient possible, comment l’organiser concrètement dans une journée de travail?



90 minutes par jour pour l'allaitement


Selon la loi sur le travail, un temps pris pour allaiter ou tirer le lait compte comme temps de travail rémunéré dans la première année de vie de l’enfant. Pour une journée de travail de plus de 7 heures, une femme bénéficie de 90 minutes pour l’allaitement qui «n’est pas considéré comme temps de repos, et ne peut être déduit ni d’un crédit d’heures supplémentaires ni de vacances» [1].

Rappelons que cette loi inclut également la dispense des travaux dangereux ou pénibles, le droit au repos sur le lieu de travail ainsi que la limitation d’une journée de travail à 9 heures maximum.

Voilà qui est attractif… Mais en réalité, les femmes sont peu informées et n’osent souvent pas jouir de ces règles protectrices. Il serait du devoir de l’entreprise de mieux communiquer et de proposer des aménagements. Pour Brenda Spencer, il est fondamental de sensibiliser les employeurs pour améliorer ces lacunes. Rappelons qu’en soutenant l’allaitement on diminue certainement l’absentéisme pour maladie des bébés et on favorise le lien mère-enfant qui permettra aux femmes de retrouver sérénité et enthousiasme dans leur travail.


En conclusion, on ne peut que féliciter les femmes qui combinent vaillamment travail et allaitement et cette démarche mérite d’être encouragée.

Les employeurs devraient informer conformément aux lois et proposer des solutions concrètes. Sensibiliser les managers est un moyen efficace car ils occupent une fonction clé dans le soutien de la parentalité en entreprise. Que ces initiatives soient une vraie démarche et pas seulement une vitrine pour attirer les talents.

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